A 10 jours de partir au Canada, récapitulons ce qui nous a mené a 10 mois de Terre-neuve, chez les Caribous, les baleines et le froid.

J'ai commencé l'année avec cette idée en tête : Faire mes deux premières années de Licence d'Anglais bien pépére-tranquille a la maison et me barrer en Erasmus pour l'intégralité de la dernière année. Ce n'est qu'après la clôture des inscription pour partir en L2 que j'ai appris qu'on ne pouvait en fait pas partir en L3.
Mon infaillible plan s'éffondrait sur lui même avant même d'avoir eu une chance, vaincu par la terrible création qu'est la vile créature Administration.
Heureusement…

Forte de cette information, je montais mon dossier en une semaine absolument pas stressante, et durant laquelle je suis restée aussi enjouée et agréable qu'à mon habitude.
Le dossier déposé vint l'entretien. Oncques ne vit plus d'aisance et de prestance, oncques ne vit jeune étudiant plus détendu de devoir parler en anglais devant les professeurs détenant entre leurs mains sa chance de quitter le pays !
(Ok, j'arrête les phrases lyriques, c'est n'importe quoi.)

Bref ! Dossier déposé ! Entretien passé ! Je suis sélectionné pour 10 mois a Terre-neuve avec une autre jeune fille, joie, allégresse, pic de stress pour tout le monde.
Que nous reste-t-il a régler ?
Il faut :
- Choisir les cours auxquels je désire assister
- Que je remplisse et que j'envoie plein de papiers a L'université de Memorial (ma future université, MUN pour faire court)
- Un passeport
- La lettre d'admission de mon université d'accueil.
- Le visa
- Les billets d'avions
- Se pencher sur les questions de banque, d'assurance maladie, de bourse.
- Chopper une chambre sur le Campus

(La lettre d'admission. Un magnifique moment. Elle est arrivée une première fois adressé à la mauvaise université avec les mauvaises dates, puis juste avec la mauvaise université, avant d'arriver enfin correcte 2 jours avant mon départ prévu pour aller faire ma demannde de visa étudiant a Paris. Aucune importance, après tout ça n'était que la pièce maîtresse de mon dossier.
Comment je ne suis pas encore cardiaque, c'est un mystère.)

Tout ça pour dire : Je croyais avoir fourni beaucoup de paperasse à la MUN mais ce n'était rien, RIEN ! Comparé à cette aberration administrative dévoreuse de temps, d'argent et de bonne humeur et probablement gérée par le mal incarné : La demande de permis étudiant !
(Imaginez ici une petite musique dramatique, s'il vous plaît.)

Comment vous décrire le site de l'ambassade du Canada ? Même ma chambre est mieux rangé, et ça n'est pas peu dire !
Des pages dans tout les sens, des informations contradictoires a qui mieux mieux, des documents cachés en veux-tu en voilà, des maudits PDF cliquables (dans quel univers c'est possible un truc pareil ?!), une absence totale d'aide, 3 adresses différentes pour déposer son dossier, globalement l'équivalent internet de la petite vérole.
Un moment de pur bonheur inoubliable.
Je ferai bien une comparaison avec un tableau d'Escher, mais Escher j'aime bien. J'ai beaucoup moins aimé ce site.

Bon. L'angélique Doc P. se dévoue pour m'embarquer 2 jours a Paris sous son bras pour déposer ce dossier. Après 6h de routes, nous arrivons devant l'ambassade… Qui a déménagé à Clichy 2 jours plus tôt. Soit. Il est 15h15, nous avons encore le temps d'arriver ! Vite vite, nous filons a Clichy !
(Ici je fais une aparté. Paris c'est une ville de tarés. Par ma barbe, ça vous tuerait des marquages au sol ?! Et les piétons, ça vous écorcherait le bec de traverser sur les filibilus passages piétons ?! Fin de l'aparté, faut être un grand malade pour conduire à Paris)
Nous arrivons à Clichy 1h avant que ça ferme. Ouf ! Et il n'y a que 130 personnes a passer avant nous dans une salle surchauffée. Et les sièges sont déjà défoncés après 2 jours d'occupation. Et l'informatique est en panne. Nickel !
1h d'attente plus tard, on s'occupe de notre cas. C'est plié en 2mn : Je n'ai pas cliqué sur le bouton dans le PDF (sérieusement, dans quel univers ?!), non on ne peut pas payer sur place (mais l'autre fille qui part avec moi l'a fait…), et tiens, rajoutez dons un RIB dans le dossier okazoumercibonsoir.

Bien.

Bienbienbienbienbien.
Ellipse sympathique, on s'en est finalement sorties, par la grâce d'un ordinateur généreusement prêté, d'une vieille imprimante et d'un restaurant viet.
Re-belote le lendemain, a 9h30 nous voilà dans la place, il n'y a que 70 personnes avant nous, tout va bien. Et enfin, nous déposons le dossier. Et c'est bon ! Joie, félicité, et concours de baillement suite à la pression qui retombe.
Une vague visite de l'institut du monde arabe (C'était chouette. Paris c'est joli. Mais c'est quand même une ville de tarés.), une omelette et on rentre.

J'ai eu mon visa. Celle qui devait partir avec moi n'a pas eu cette chance. Elle n'a pas mis dans son dossier un document à moitié planqué sur le site, et, dégoûtée, a abandonné. Ambassade du Canada, vous êtes des nazes.

Et nous y voilà. J'ai une liste provisoire des cours auxquels j'assisterais, un billet d'avion, une énorme valise qui ressemble à un ampli Marshall, un joli passeport tout neuf et des sous-vêtements chauds.
J'ai l'impression d'avoir tout réglé et d'avoir encore tout à faire, et j'ai hâte d'y être.

Je vous laisse avec quelques photos et le morceau qui a donné son titre a cet article :

J'étais peut-être un peu fatiguée, mais j'ai trouvé ça drôle

Un petit bout de l'institut du monde arabe

Et un autre

Magnifique faute de frappe sur les tiquets de l'ambassade...

Pour l'instant c'est mon programme de cours. Oui, ça fait peu mais c'est comme ça.

A la prochaine !